Les actus

L’ACTU EN BREF

En direct du 23ème Congrès de Pneumologie de Langue Française (25-27 janvier 2019, Marseille, CPLF). Tour d’horizon des communications scientifiques.

L’hypnose, un intérêt dans la dyspnée de la BPCO sévère

L’équipe du Centre hospitalier Bligny (Briis Sous Forges) a évalué l’effet de l’hypnose sur la difficulté respiratoire (dyspnée) et sa composante anxieuse dans la BPCO sévère sous oxygénothérapie au long cours. Elle a conclu à son effet bénéfique sur la dyspnée avec une diminution observée de la fréquence respiratoire et la réduction de l’anxiété.   

BPCO, attention à la fonte musculaire !

La BPCO s’accompagne d’une perte de masse musculaire. Associée à une diminution des performances physiques, elle définit la sarcopénie. Une équipe du CHUGabriel -Montpied à Clermont-Ferrand a chiffré la prévalence de la sarcopénie chez des personnes ayant une insuffisance respiratoire chronique, à l’occasion d’une hospitalisation pour exacerbation aigüe de la maladie. Leur conclusion : la fonte musculaire est fréquente dans la BPCO chez près de la moitié d’entre eux. L’âge moyen de ces personnes BPCO était de 68 ans et le VEMS moyen de 45%. La sarcopénie, mesurée par l’Indice de masse musculaire squelettique, s’améliorait à six mois, uniquement chez les hommes et presque exclusivement chez ceux qui prenaient des compléments nutritionnels oraux. Conserver une activité physique, garante d’une masse musculaire suffisante est indispensable. En effet, à un an, le taux de survie était plus faible chez les patients sarcopéniques.  

Les femmes atteintes de BPCO, plus souvent exacerbatrices

La BPCO gagne les femmes. L’analyse des femmes BPCO de la cohorte française Palomb dresse quelques constats : comparativement aux hommes, les femmes sont plus jeunes, plus minces, ont plus souvent un tabagisme actif et plus de distension thoracique et de dyspnée. Elles souffrent moins fréquemment d’une BPCO sévère. Le profil « exacerbateur fréquent » (deux exacerbations ou plus par an) était plus fréquent chez elles, comme l’anxiété et la dépression. On retrouve donc, chez les femmes BPCO, deux facteurs de mauvais pronostic : les exacerbations fréquentes et un indice de masse corporel inférieur à 21 kg/m2 (pour information : surpoids au-delà de 25 kg/m2).

De l’importance d’évaluer la qualité de vie des patients BPCO

Le retentissement de la BPCO sur la qualité de vie est prouvé et devrait être évalué chez chacun. Une étude algérienne l’a confirmé au moyen d’un questionnaire simple en pratique courante, le VQ11, qui apprécie le retentissement global de la maladie et son impact sur les composantes fonctionnelle, psychologique et relationnelle. Dans l’étude, 82% des patients ont une qualité de vie altérée, en majorité sur la composante fonctionnelle (77%) devant les composantes psychologique (61%) et relationnelle (47%).

L’anémie, à ne pas sous-estimer

L’érythropoïèse – processus par lequel l’organisme assure la production des globules rouge dans la moelle osseuse – est modifiée au cours de la BCPO, dans le sens d’une anémie ou, à l’inverse, d’un excès pathologique de globules rouges (polyglobulie). Une étude conduite au Maroc confirme la fréquence de l’anémie qui touche 38% des patients de l’échantillon dont 6% souffrent d’une anémie sévère. L’anémie, probablement secondaire à la dénutrition et à l’inflammation généralisée, est un facteur prédictif de la sévérité de la maladie et d’exacerbations. Elle est pourtant peu diagnostiquée chez les malades. Une étude tunisienne repère pour sa part que les patients BPCO anémiques sont plus dyspnéiques, avec un taux d’exacerbations aiguës plus élevé et une BPCO plus sévère. Conclusion : la prise en charge de la BPCO ne va pas sans celle de l’anémie.

Hélène Joubert, journaliste

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