Les actus

« La BPCO altère juste la cadence du rapport sexuel, la temporalité et la confiance en soit par rapport au souffle »

Caroline Morel, psychologue à Andrésy (78) et à Chartres, ayant exercé pendant 17 ans dans un centre de réhabilitation respiratoire.

 « Même si la moyenne d’âge de l’entrée dans la maladie BPCO est à la baisse, vers 45-50 ans, on se trouve le plus souvent aujourd’hui dans une sexualité de 3ème âge, chez des personnes ayant plus de 60-70 ans. Ce sont des couples avec une longue histoire et dont la libido est adaptée à leur âge et non plus « sportive ». La sexualité dépend alors d’une autre temporalité, favorisant les préliminaires, le toucher. Toute une partie de l’activité sexuelle se fait dans le calme.

L’idée est de prendre plus son temps, de se calquer sur les exercices de kinésithérapie respiratoire. Il faut penser les rapports sexuels comme une activité physique classique. Le souffle, handicap perçu comme un facteur limitant de l’acte sexuel peut être maîtrisé. L’apprentissage de postures les moins essoufflantes rejoint finalement les enseignements dispensés pour mieux respirer et limiter l’essoufflement. Il est possible d’utiliser un bronchodilatateur à courte durée d’action 20-30 minutes avant les relations sexuelles, voire pendant, ou encore pratiquer la technique de la toux contrôlée pour dégager les bronches.

Une consultation de couple peut être souhaitable, avec le médecin, le pneumologue ou le psychologue. Les partenaires pourront faire part de leurs craintes (risque de s’étouffer, principalement) et le soignant pourra les rassurer sur leur compétence à gérer le souffle. Globalement, la sexualité reste la plupart du temps dans le non-dit. Elle est rarement abordée, sauf en cas de problème majeur : plainte du conjoint, ou blessure narcissique d’avoir l’impression pour certains hommes d’être diminué dans leur image masculine. Le malade et/ou son partenaire veut juste être réassuré, sur le fait que le corps peut tenir la cadence. Mais on peut aussi se poser la question : la BPCO est-elle vraiment la seule origine de la dégradation de la sexualité ? ».

LIRE LE DOSSIER BPCO ET SEXUALITÉ

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